Traitement de la fonction motrice par stimulation épidurale

La stimulation épidurale permet-elle de récupérer les fonctions motrices ?

La stimulation épidurale (SE) est une intervention reconnue pour restaurer la fonction motrice chez les personnes atteintes de lésions médullaires. Cette technique consiste à appliquer des courants électriques dans l’espace épidural de la moelle épinière et vise à réactiver les circuits neuronaux situés sous le niveau de la lésion. Des études récentes ont montré que l’association de la SE à une rééducation physique individuelle peut entraîner des améliorations significatives de la fonction motrice.

Qu’est-ce que la stimulation épidurale ?

La stimulation épidurale consiste à placer chirurgicalement un réseau d’électrodes dans la moelle épinière. Ces électrodes conduisent des courants électriques qui modulent l’activité neuronale, facilitant ainsi la réorganisation et l’activation des réseaux neuronaux responsables du contrôle moteur. La SE a été associée à la récupération des mouvements volontaires et de la marche, en particulier chez les personnes atteintes de lésions médullaires chroniques et complètes.

Quel est le rôle de la rééducation physique individuelle dans le rétablissement ?

Si l’utilisation d’un dispositif assure l’activation neuronale nécessaire, son efficacité peut être considérablement accrue grâce à des programmes de rééducation physique personnalisés. La rééducation individuelle comprend des exercices et des programmes d’entraînement conçus pour les besoins spécifiques de chaque patient. Cette approche individualisée garantit que les améliorations neuronales induites par le dispositif implanté se traduisent par des améliorations motrices fonctionnelles.

Des recherches montrent que l’entraînement par l’activité, intégré à l’utilisation d’un dispositif, favorise la récupération de la fonction motrice des membres inférieurs chez les personnes atteintes de lésions médullaires chroniques et complètes. Cet entraînement se concentre sur des exercices répétitifs et spécifiques à une tâche, qui renforcent les voies neuronales et augmentent la force musculaire et la coordination.

Quels sont les mécanismes qui favorisent la récupération de la fonction motrice ?

L’association de la stimulation péridurale et de la rééducation individualisée fait appel à la neuroplasticité, la capacité du système nerveux à se réorganiser en formant de nouvelles connexions neuronales. L’utilisation d’un dispositif module les circuits neuronaux, rétablissant ainsi les synergies musculaires et améliorant la coordination entre les groupes musculaires. Au fil du temps, cette neuromodulation conduit à des structures de synergie musculaire plus distinctes et à un meilleur contrôle moteur.

La récupération est-elle étayée par des données probantes ?

Des études soulignent les avantages de l’association de la stimulation péridurale à une rééducation individualisée :

Une série de cas portant sur 25 patients atteints de lésions médullaires chroniques a démontré que la technique, associée à un entraînement axé sur les tâches, permettait les mouvements volontaires et la marche.

Une autre étude a montré que la technique, associée à un entraînement basé sur l’activité, pouvait favoriser la récupération de la fonction motrice des membres inférieurs chez les personnes atteintes de lésions médullaires complètes.

Des recherches en cours visent à améliorer les protocoles de stimulation, à optimiser les stratégies de rééducation et à explorer la possibilité de combiner cette pratique à d’autres modalités thérapeutiques, telles que les interventions pharmacologiques et les approches de médecine régénérative.

Le traitement présente-t-il des effets secondaires ?

Des études ont rapporté des effets secondaires minimes, et la plupart des complications sont gérables et n’affectent pas négativement le processus de rééducation. Cependant, comme pour toute intervention invasive, une sélection rigoureuse des patients et des évaluations préopératoires approfondies sont essentielles pour minimiser les risques.

Sources :
  • Centre de recherche sur les lésions de la moelle épinière du Kentucky (KSCIRC)
  • Nature Medicine
  • The Lancet
  • Fondation Christopher & Dana Reeve
  • Surgical Neurology International
  • The Clinics
  • Mayo Clinic